Thromboses et voyages aériens

Il existe un lien, prouvé bien que faible, entre l’absence de mobilité lors des voyages aériens et la survenue d’une thrombose veineuse profonde ou d’une embolie pulmonaire chez les sujets à priori sains.

L’incidence des thromboses veineuses profondes, calculée jusqu’à un mois après un vol aérien de plus de 4 heures est de 1 pour 4600 vols. Elle augmente de 18% pour chaque heure de vol supplémentaire.

Le risque de faire une embolie pulmonaire sévère est faible pour les vols de moins de 6 heures.

Pour les passagers ayant des facteurs de risque connus les mesures à prendre sont la prévention de la déshydratation et se bouger durant le vol (marcher, faire des exercices avec les jambes,…).

Seule la compression médicale (pression exercée entre 15 et 30 mmHg) a fait la preuve de son efficacité chez les passagers à risque de thrombose veineuse.

La prise (orale ou par injection) d’un anticoagulant le jour du voyage et 24 heures après notamment chez les sujets à haut risque (ceux ayant déjà fait une thrombose ou porteur d’une anomalie génétique) est une pratique souvent utilisée mais elle ne repose sur aucune preuve médicale. Il en est de même pour la prise d’aspirine. Prendre un médicament n’est jamais sans risque.

Dans l’avion il est préférable de se placer au niveau d’une issue, plus large mais choisir la classe affaire n’a pas démontré une meilleure protection contre les évènements thrombo-emboliques veineux.

Données issues de : Freedman DO, Chen LH, Kozarsky PE. Medical Considerations before International Travel. N Engl J Med 2016; 375: 247-260.

COMMENTAIRES PERSONNELS :

- La compression médicale recommandée en France est une classe 2 (exerçant une pression de 15-20mmHg à la cheville).
- Utilisez des chaussettes et éviter les bas-cuisses qui ne sont pas plus efficaces et provoquent des irritations (données issues de la matériovigilance).
- Je recommande à tous les passagers et non pas seulement ceux à risque de porter une compression lors de voyages aériens de plus de 4 heures mais aussi lors de voyage en train, car ou voiture de plus de 4 heures. Il n’y a pas que le risque de thrombose mais aussi le désagrément des oedèmes de jambes.